Nous avons pris le volant du tout nouvel Opel Frontera Hybrid 136 ch lors d’un essai presse organisé par la marque à Majorque, en décembre 2024. Pendant deux jours, nous avons sillonné les routes ensoleillées de l’île, entre ville, voies rapides et lacets de montagne. Objectif : tester en profondeur ce SUV compact mild-hybrid qui remplace officieusement le Crossland, dans un format plus familial. Un contexte idéal pour juger à la fois du confort, de l’efficacité de la chaîne cinématique, et de la polyvalence au quotidien de ce modèle stratégique pour Opel.
Un design sans ostentation, mais bien équilibré
Le Frontera joue la carte de la sobriété. Il repose sur la plateforme CMP du groupe Stellantis, bien connue chez Peugeot ou Citroën. Le style est simple mais efficace : face avant droite, arches marquées, signature lumineuse en aile et peinture biton. Sur notre version, le bleu métallisé associé au toit blanc fonctionne à merveille.
On remarque immédiatement l’absence d’artifices esthétiques inutiles. Pas de chrome clinquant ni de phares surdimensionnés : ici, l’objectif semble clair. Il s’agit de proposer un véhicule sobre, fonctionnel, mais pas dénué de présence. Et ces jantes tôles, alors ? Oui, elles feront débat. Certains diront qu’elles font cheap, mais pour nous, c’est un parti pris original, fonctionnel et même attachant. Dans une époque saturée de jantes noires brillantes, ce retour à l’essentiel a du charme.
Bien conçu… mais peu généreux en rangements
Une fois à bord, on découvre un environnement qui mise sur la clarté et l’essentiel. La planche de bord adopte le Pure Panel, avec un écran conducteur de 10 pouces, et, en option, un second écran tactile pour le multimédia. Ce dernier manque parfois de réactivité, mais l’interface reste simple et lisible. Opel a eu la bonne idée de conserver des commandes physiques pour la climatisation, les sièges et le volant chauffants. Une solution ergonomique que l’on aimerait retrouver plus souvent.
Les rangements, eux, mériteraient un traitement plus généreux. De petits casiers bien pensés, certes, mais pas de grande console centrale ni de bacs de portières profonds. Dommage, surtout pour une voiture à vocation familiale. En revanche, la connectivité est exemplaire : station smartphone, quatre ports USB-C, recharge sans fil, et compatibilité Apple CarPlay / Android Auto.
L’habitabilité est dans la moyenne haute du segment, avec un bon espace aux places arrière et un coffre de 460 litres extensible à 1 600 litres une fois la banquette rabattue. La technologie Intelli-Seat intégrée aux sièges avant apporte un véritable plus en confort : on peut envisager les longs trajets sans fatigue.
Une motorisation hybride légère, mais sobre
Sous le capot, on retrouve un bloc 1.2 Turbo trois cylindres, couplé à un système mild-hybrid 48V et à une boîte automatique e-DCT6. Le tout développe 136 ch, avec un couple bien réparti. La chaîne cinématique se montre efficace pour les usages quotidiens. En ville, il est doux et silencieux. Sur route, la montée en régime est fluide, sans être sportive.
La pédale d’accélérateur, en revanche, manque de réactivité à bas régime. C’est le principal point noir d’une conduite par ailleurs apaisée. Sur les petites routes sinueuses de Majorque, nous avons apprécié une direction précise, un comportement rassurant, et un bon compromis entre souplesse et maintien de caisse.
Un mot sur l’insonorisation : excellente pour un modèle de ce type. Peu de remontées mécaniques, pas de bruits parasites à vitesse stabilisée. Même à 110 km/h, l’ambiance à bord reste calme.
Consommation maîtrisée et fiscalité avantageuse
En deux jours, notre moyenne s’est établie autour de 5,5 L/100 km, en ligne avec les chiffres WLTP (5,2 à 5,4 L). Une performance honorable pour un SUV essence à hybridation légère. Les 118 à 122 g/km de CO₂ mesurés le placent hors malus écologique, un atout majeur pour les particuliers comme pour les entreprises.
Avec un prix démarrant à 26 000 € en finition Edition, le Frontera est l’un des SUV hybrides les plus accessibles du marché. En face, le Duster Hybrid coûte un peu plus cher à équipement égal, tout comme le Peugeot 2008. Certes, certaines options sont facturées en supplément, mais le rapport prestations/prix reste solide.
Face à la concurrence : une alternative sérieuse et honnête
Dans la catégorie très disputée des SUV compacts hybrides abordables, le Frontera se positionne en alternative pragmatique. Le Dacia Duster Hybrid propose un véritable système full hybrid, mais reste en retrait sur le plan du confort et de la finition. Le Citroën C3 Aircross Hybrid, cousin technique, mise davantage sur la douceur de conduite, mais offre un style plus clivant. Le Peugeot 2008 Hybrid, plus valorisant, impose un ticket d’entrée bien plus élevé.
Le Frontera, lui, ne cherche pas à impressionner, mais à convaincre. Il s’adresse à un public rationnel, familial, qui attend d’une voiture qu’elle soit simple, fiable, économique et bien équipée. Et sur ce terrain, il marque des points.